En m’inspirant de ce qui constitue le corps humain, ce vêtement allie un voile brillant et du plastique recyclé imprimé en 3D ; design de mode, recherches sur les matériaux, ouvrage et technologies. 
   Le vêtement peut être considéré comme un moyen de valoriser certaines parties du corps mais aussi d’en cacher d’autres ou de détourner l’attention vers une zone que l’on préfère. Si la forme et la matière sont dans certains cas choisis pour l’aspect pratique, ce qui détermine l’aspect global est lui déterminé en partie par la société et le contexte politique qui l’entoure. Depuis toujours et dans toutes civilisations, certaines zones du corps sont à cacher, à ne pas dévoiler. Cette contrainte peut engendrer de la curiosité, une envie de deviner ce qui nous est interdit de voir, un désir d’apercevoir le dessous. Sur la pièce proposée, l'ornement plastique est appliqué sur un textile lui-même positionné sur le corps, voici la raison pour laquelle j’ai choisi de faire apparaître une partie de ce que notre peau nous empêche de voir. 
   Le motif créé est majoritairement constitué de parallélépipèdes rectangles de tailles différentes. Après divers croquis, dessins informatiques et recherches formelles sur le corps et ce qui le compose, j’ai travaillé avec un logiciel de modélisation 3D pour définir le motif. En ajoutant différents traitements informatiques sur le buste et mes dessins anatomiques, le motif obtenu est cohérent et articulé, ce qui permet d’épouser la morphologie et d’évoluer en fonction du mouvement.
Le voile brillant blanc permet une transparence lumineuse et délicate qui contraste avec une matière opaque, brute. Cela met en valeur les deux matières, les nuances et fait naître l’effet de curiosité. Le corps apparaît entre les éléments du motifs, plus ou moins en fonction de la luminosité, des mouvements. Ensuite, contrairement à la plupart des formes ou couleurs apposés à un textile, ce motif a du relief, faisant passer les tissus musculaires à carapaces ou écailles ; le “sous la peau” à “l’au-dessus de la peau”. Ces reliefs sont intéressants aussi lorsque des ombres sont créées, ce qui met en valeur le corps, la couleur de la chair et les contrastes. 

Ce plastique recyclé noir, qui compose le motif, est imprimé sur le voile avec une imprimante 3D. Si la machine, la création logicielle et l’aspect technologique en général font partie du processus de conception et création, l’ouvrage aussi. Cette pièce a été assemblée et mise en forme sur un mannequin, à la main. L’association entre savoirs faire manuels, outils ancestraux et technologie, outils contemporains enrichit le résultat en se complétant. Ensuite, de nombreuses heures ont été nécessaires pour broder les perles une à unes tout le long des impressions.